Ars Magica Constantinople
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Archon
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La place du papier (livre) et des enluminures Empty La place du papier (livre) et des enluminures

Mar 19 Mai - 11:47
Constantinople est une grande place commerciale et culturelle. Multiethnique malgré les tensions entre communautés, l’apprentissage est le grand héritage de l’empire grec. Au carrefour du papyrus égyptien, du parchemin (avec la peau de mouton ou de chèvre), du papier d’origine chinoise (la toile de lin et les cordes de chanvre), et des Papiers du Levant (lins, …), la ville est le centre de l’Orient. Si tous les supports cités sont disponibles, la ville en est très gourmande.

Le Parchemin

L’usage du parchemin diminua progressivement dès le IXe siècle mais persista pour des usages particuliers : au Maghreb, par exemple, des corans et quelques ouvrages précieux furent copiés sur parchemin jusqu'au XIVe siècle. Les villes de Kufa (Koufa, Irak) et d'Édesse (Grèce) étant particulièrement réputées pour sa production. Le plus beau parchemin est le vélin qui désigne les peaux des animaux mort-nés (veau, agneau, chevreau). Les manuscrits sur vélin étaient les plus rares et les plus chers. (De nos jours encore, le vélin de veau est le seul support utilisé par les Juifs pour copier la Torah).

Le Papier

Quant à la fabrication du papier, elle fut introduite dans le monde arabe par des Chinois faits prisonniers à la bataille de Talas, en 751. Le calife Hârûn al-Rachîd en ordonna ensuite l'emploi dans l'administration car les falsifications y étaient moins aisées que sur le parchemin. Les grands centres sont Samarcande – Ouzbékistan, 1175- 1220 / Baghdâd-Irak, 1175- 1258. Ce produit à Constantinople reste rare et cher. Il apparaît en premier vers 1170-1180 en Espagne. On peut raisonnablement penser que grâce aux marchands espagnols, il arrive en 1190 à Constantinople, et soit comme une curiosité ou une véritable révolution.

Le papier du Levant

Les nombreux contacts entre les Arabes et les "papetiers" chinois sont à l'origine de l'installation de la première fabrique de papier à Baghdâd en 794-795, sous le règne d'Hârûn al-Rachîd. Peu onéreux, léger et facile à transporter, le papier se répand peu à peu dans tout le monde musulman, permettant la diffusion de la "vulgate" du Coran. À partir du Xe siècle, dans tout le Moyen-Orient, se multiplient corans et évangéliaires, mais aussi traités scientifiques et œuvres littéraires. C'est grâce à ces textes arabes sur papier que pourront être transmis en Occident de nombreux ouvrages, en particulier d'algèbre et de grammaire, d'origine indienne.

Les enluminures

Pour les enluminures, le parchemin est le support par excellence. Dans les périodes de grande production, liées à l'essor des universités dans les villes, les différentes étapes de la fabrication sont confiées à des corps de métiers spécifiques : mégisserie (tannage des peaux d'ovins et caprins destinées à l'industrie de la chaussure, de la ganterie ou de l'habillement, dans le cadre de la production du cuir), chamoiserie (technique artisanale qui consiste à fabriquer un type de cuir très souple et de grande qualité, utilisé notamment dans la ganterie), et parcheminerie.

Les miniatures de manuscrits représentent un très vaste domaine de l'art byzantin que les historiens datent entre le VII et le  IX siècle. Au XI siècle, les images hagiographiques se multiplient, conséquence de l'introduction des lectures de vies de saints dans l'office quotidien. La Palestine en est d’ailleurs un des moteurs et de nombreux enlumineurs d’origines arabisantes se retrouvent à la fin du XII siècles à Constantinople, Nicée, Andrinople.

Parmi les sources d'inspiration, l'enluminure antique est encore présente. Cependant, de nombreux manuscrits, y compris religieux, tirent aussi leur iconographie de scènes de la vie quotidienne. Par ailleurs, l'art islamique fournit des modèles pour les motifs ornementaux et les décors zoomorphes. Au cours du XII siècle, les enlumineurs associent des ornements et scènes figuratives, avec des cadres de miniatures foisonnant, des lettrines et des décorations de marges.

Pendant la période d'occupation de Constantinople par les Croisés, entre 1204 et 1261, à la suite de sa mise à sac, l'art byzantin connait une parenthèse pendant laquelle elle n'est plus la priorité, les nouveaux dirigeants s'intéressant peu à ce domaine. Seul un petit groupe de manuscrits est produit pendant la période, mêlant les éléments latins et byzantins. L'un d'entre eux, un évangéliaire bilingue latin-grec. En effet, la plupart des spécialistes d’origine arabe fuient à Nicée et Edesse où ils trouvent un protecteur.

Au XIII siècle, les manuscrits de cette époque reprennent les schémas développés aux époques précédentes, s'inspirant voire imitant directement les manuscrits de l'art macédonien ou comnène. Les ouvrages sont fabriqués de plus en plus en papier (qui a gagné en qualité) et non plus en parchemin, et la production diminue.

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